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Odile Valat s’engage comme veuve consacrée

Dimanche 17 décembre, à l’occasion de son engagement comme veuve consacrée, Odile VALAT a reçu une bénédiction spéciale de la part de Mgr Laurent Dognin.

Relisez le portrait publié dans le numéro 354 d’Église en Finistère.

« La vie, c’est le Christ »

Odile Valat est l’une des laïcs écoutants de la démarche « Renouveau du ministère presbytéral ». Sa force ? Sa foi qui est source d’engagement dans la vie de tous les jours.

Assise dans son salon, avec vue sur le Port Rhu de Douarnenez, Odile regarde avec admiration. « Je crois que si on est dans l’émerveillement en permanence, le merveilleux arrive encore plus. » La Douarneniste d’adoption est résolument positive lorsqu’elle relit son parcours. « Je ne suis pas d’ici. Je suis Francomtoise. Avec mes parents, nous vivions dans un petit village à la campagne. C’est assez marquant de vivre sa foi dans un village. Ma mère était très croyante et je me souviens que nous organisions le mois de Marie. Tous les soirs de mai, nous allions à l’église pour réciter la litanie de la sainte Vierge. » À l’adolescence, Odile rejoint les Scouts de France de Besançon. Une étape de sa vie qui l’a marquée.

Il y a 35 ans, Odile et son mari arrivent avec leurs cinq enfants à côté de Châteaulin. « Mon mari était peintre et il voulait peindre la Bretagne. Il était sur les traces de Gauguin. C’était toute sa vie. J’étais d’accord pour le suivre, à condition de trouver un poste d’infirmière libérale. Je devais subvenir aux besoins de ma famille. C’est comme ça qu’a commencé notre aventure familiale dans le Finistère. » Le rythme est soutenu entre le travail et les enfants mais Odile trouve le temps de rejoindre les Scouts d’Europe à Châteaulin. « Ça m’a fait connaître du monde mais je ne pouvais pas trop m’engager car j’avais peu de temps. » Au bout de 14 ans, Odile rejoint la clinique Kerfriden pour terminer sa carrière.

Arrivée à la retraite, Odile se sépare de son mari. « Il était déprimé et refusait qu’on l’aide. Il m’a rendu ma liberté. » Elle se pose alors la question de son devenir et elle choisit de s’investir davantage dans la fondation Raoul-Follereau. « Je suis partie à Madagascar toute seule, comme infirmière, mais surtout pour me reconstruire. Je me suis mise au service des lépreux et j’ai relancé le dépistage. J’y suis retournée à six reprises. J’ai vécu des expériences merveilleuses, à travers la brousse. J’ai voyagé en pirogue, à moto. C’est à peine imaginable », raconte-t-elle avec le sourire. À Madagascar, elle rencontre la communauté religieuse des sœurs de Fatima. « J’avais une tante qui enseignait le français à Antsirabé chez ces religieuses. Elle était décédée là-bas et j’ai pu rencontrer celles qui la connaissaient. J’ai vécu des choses incroyables. » À 66 ans, Odile rentre définitivement en ayant donné tout ce qu’elle pouvait.

Des engagements multiples

À son retour, Odile est appelée par le père Désiré, alors curé de la paroisse, pour démarrer l’Institut. « Je me souviens de mon entourage qui me disait ‘Attention, n’y va pas. Cela commence comme ça et ensuite, on t’en demandera toujours plus.’ Si tout le monde pense comme ça, il ne se passera rien en Église. Soyons nombreux à nous engager et nous aurons moins à faire. » L’Institut est « une formation formidable qui nous recentre et nous montre la dimension diocésaine. Cela permet de mieux connaître le Christ pour ensuite le partager ». En 2017, lors de la mise en place des paroisses nouvelles, Odile est appelée à re- joindre l’équipe pastorale, comme déléguée. « On ne savait pas bien ce que c’était à ce moment-là mais ça m’a fait faire du chemin de foi. J’essaie d’appeler autour de moi, d’aller vers les personnes isolées, les nouveaux à l’Église. Il faut être dans la posture de proposer parce qu’il y a de la place pour tout le monde. »  

Un optimisme à toute épreuve. D’ailleurs, il y a quelques années, Odile a accompagné son mari en fin de vie. « Malgré notre séparation, je lui avais dit que le jour où il aurait besoin de moi, je m’occuperais de lui. Je l’ai accompagné pendant ses derniers mois. Cela a permis une réparation et une réconciliation. Le pardon avait toute sa place. Lors- qu’il est décédé, cela a permis de continuer sereinement. » Aujourd’hui, Odile est engagée dans le Service évangélique des malades, dans la catéchèse, en plus de l’équipe pastorale. « Pour moi, c’est tout pareil. Je fais connaître le Christ. Tant que je peux, je suis très heureuse. C’est important de vivre sa foi avec d’autres. Je veux montrer que croire en Dieu donne des forces pour le quotidien. J’aime la vie parce que la vie, c’est le Christ. »