Accueil  -  Les homélies de Mgr Laurent Dognin  -  4 septembre 2020 — Installation de deux nouveaux chanoines (Hervé Queinnec et Désiré Larnicol) — Cathédrale Saint-Corentin — Quimper (29) 1 Co, 4, 1-5 ; Ps 36 ; Lc 5, 33-39

4 septembre 2020 — Installation de deux nouveaux chanoines (Hervé Queinnec et Désiré Larnicol) — Cathédrale Saint-Corentin — Quimper (29) 1 Co, 4, 1-5 ; Ps 36 ; Lc 5, 33-39

Homélie retranscrite à partir d’un enregistrement

Chers Amis,

Au moment où nous venons d’installer deux nouveaux chanoines, j’aimerai méditer avec vous sur une phrase de la première lecture que nous avons entendue de Saint-Paul aux Corinthiens « Frère, que l’on nous regarde donc que comme des auxiliaires du Christ et des intendants des Mystères de Dieu ». Saint-Paul, dans cette introduction de la Lettre aux Corinthiens, décrit sa qualité d’Apôtre. Je trouve que c’est une belle description de l’Apôtre que sont les prêtres. Nous entendons tellement de choses sur les prêtres, que, de temps en temps, il est bon aussi de se rappeler ce qu’est vraiment un prêtre.

Il y a d’abord cette expression « auxiliaire du Christ », car, vraiment rattachés au Christ, ils agissent en Son nom, mais sans se substituer à Lui, car c’est vraiment le Christ, qui est le Pasteur de son peuple. Le prêtre est là pour manifester que le Christ est bien présent. Cette expression « auxiliaire » montre la grande proximité que le prêtre a avec Jésus et qui se manifeste notamment par la vie de prière et une amitié avec le Christ. Cette vie de prière, les chanoines l’entretiennent de façon très forte dans leur prière, avec et pour le diocèse.

On ne peut pas comprendre ce qu’est un prêtre en dehors de ce lien si fort avec le Christ qui justifie le fait de lui donner toute sa vie dans le célibat consacré.

Il y a aussi cette expression « intendants des Mystères de Dieu », car leur action au nom du Christ, est de transmettre aux fidèles, les grâces que Jésus veut leur donner pour leur Salut. D’abord par sa Parole de Vie que nous venons de présenter aux deux nouveaux chanoines, c’est-à-dire le rôle de l’annoncer, de l’enseigner, d’aider aussi les gens à prier avec cette Parole. Ensuite, il y a les sacrements qu’ils célèbrent et qui accomplissent réellement ce qu’ils signifient.

C’est une magnifique responsabilité qui est vécue comme un service pour le peuple de Dieu et non comme un pouvoir au sens humain du terme, c’est-à-dire qui s’imposerait de façon autoritaire.

Saint-Paul ajoute : « Or tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvé digne de confiance ». C’est pour cela, qu’avec le Chapitre, nous vous avons choisi, Désiré et Hervé, pour être membres du Chapitre cathédral. Comme l’indique le Droit canon au numéro 509, paragraphe 2, (Hervé QUEINNEC étant Docteur en Droit canon, il convient d’être précis), « L’évêque diocésain ne conférera le canonicat qu’à des prêtres remarquables par leur doctrine et l’intégrité de leur vie, et qui ont exercé le ministère de façon méritoire. », et j’ajoute « qui continuent à l’exercer ».

Dans le diocèse, le Chapitre a un rôle important.

D’abord, ainsi que je l’évoquais au début, par sa prière publique dans la cathédrale pour et au nom du diocèse pour l’Église qui est en Finistère, mais aussi pour l’Église du monde entier et pour tous les hommes.

C’est aussi un témoignage que l’église-cathédrale n’est pas un musée, mais bien un lieu de prière et de louange. C’est son rôle principal, depuis des siècles et toujours actuellement. Je trouve très belle aussi cette continuité du Chapitre cathédral à travers les siècles ; c’est un beau témoignage de la fidélité de Dieu à son peuple.

Enfin, il y a le témoignage des chanoines eux-mêmes, vis-à-vis notamment des jeunes prêtres. Leur fidélité dans le sacerdoce et la fraternité entre prêtres, malgré, bien sûr, une grande diversité des personnalités, mais aussi une complémentarité de ces personnalités.

Pour moi, Évêque, c’est un peu le Conseil des Sages. Il est important pour moi d’avoir leur avis sur la vie du diocèse, sur les orientations diocésaines que je peux donner. Plus généralement, ils veillent sur la tradition diocésaine, c’est-à-dire la transmission de l’héritage de la foi tel qu’il s’est vécu, tel qu’il se vit aujourd’hui dans diocèse, dans le contexte historique et culturel de cette terre de Bretagne.

Alors, que la grâce de Dieu soutienne Désiré et Hervé dans leur nouvelle manière de vivre leur ministère d’« auxiliaire du Christ » et d’« intendant des Mystères de Dieu ». Amen.

† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon