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L’Institut des Servantes de l’Agneau de Dieu fête ses 80 ans

Lundi 8 septembre, une centaine de personnes était réunie dans l’église Saint-Marc, à Brest, pour célébrer dans l’action de grâce les 80 ans de l’Institut des Servantes de l’Agneau de Dieu. Paroissiens, religieuses d’autres congrégations, amis de la communauté de Kerjean, anciens salariés ou bénévoles… Chacun, par sa présence, a pu signifier l’importance de cette congrégation pour lui.

Née en 1945 dans les ruines de la ville de Brest, la Congrégation s’est installée à Ker-Jean, sur une propriété qui surplombait la grève de l’époque, comblée quelques décennies plus tard. Son fondateur, le jésuite, le père René-Marie de la Chevasnerie, alors recteur au collège Bon Secours de Brest, a « beaucoup d’audace et de foi pour convoquer des femmes qui l’accompagnaient et qu’aucune congrégation n’acceptait ; leur handicap physique, diverses fragilités, le veuvage …etc. étaient à l’époque, jugés incompatible avec la vie religieuse, rappelait Sœur Marie-Pascal, supérieure générale. Devant cette diversité accueillie, le Père disait : ‘pas de voie unique- chacune reproduira avec sa nuance personnelle les traits authentiques de l’Agneau de Dieu’, et cet appel à ‘le suivre partout où il va’ (Ap 14,4). »

Ouverture de Ty Yann, centre de rééducation à Brest ; communauté au Kentucky (USA) ; dans le diocèse de Yaoudé au Cameroun, puis au Mexique… « Après une période de gestation, le 22 août 1967, Monseigneur FAUVEL, Evêque de Quimper et Léon érige canoniquement, ici, dans cette église de St Marc, l’Institut. »

Dans son homélie, Mgr Dognin a fait le lien entre les charismes de cette congrégation et les nouvelles orientations diocésaines. « Le monde pourrait ne voir dans votre Institut qu’une communauté en fin de vie. Mais les croyants que nous sommes y voient le magnifique témoignage que vous avez donné depuis 80 ans en donnant votre vie à la manière du Christ. Agneau sacrifié, mais ô combien source de vie par toutes les formes du service, en France, au Cameroun, aux États-Unis ou au Mexique.
Il ne nous appartient pas de dresser l’inventaire des fruits apportés par votre Institut. Mais il est certain que Jésus, l’Agneau immolé, « Dieu avec nous », « le Seigneur qui sauve », comme il est révélé à Joseph dans l’Évangile, s’est manifesté dans vos vies et par vos vies, vous qui êtes ses servantes.
Avec l’âge des sœurs, la manière de servir évolue. Vous l’aviez d’ailleurs exprimé dans vos chapitres précédents en soulignant que le cœur de votre vocation demeurait intact. Je veux souligner justement à quel point votre charisme est toujours actuel puisqu’il rejoint, au moins dans quatre aspects, les orientations que j’ai promulguées à la Pentecôte, fruits d’un long travail synodal dans le diocèse pour discerner ce que le Seigneur attend de nous aujourd’hui.
Ainsi, les quatre orientations suivantes rejoignent votre intuition fondatrice :

Première orientation : « Accueillir et accompagner toutes les situations de vie.»
Le Père de la CHEVASNERIE avait compris qu’il fallait que l’Institut accueille aussi des religieuses ayant des problèmes de santé, un handicap ou encore des veuves, ce que les congrégations ne faisaient pas à cette époque. Accueillir tout le monde, afin que chacun puisse vivre sa vocation. Merci de nous avoir donné ce témoignage depuis 80 ans et qui nous encourage à continuer à mettre en œuvre cette intuition renouvelée pour l’ensemble de l’Église et pour l’ensemble des vocations.

Deuxième orientation : « Vivre un compagnonnage avec les plus pauvres.»
Votre vocation vous a toujours poussées à accueillir les plus pauvres, afin qu’ils se sentent vraiment chez eux dans l’Église. Votre Institut est comme une porte de l’Église ouverte vers les plus pauvres.

Troisième orientation : « Développer de Petites Fraternités Chrétiennes Locales.»
Dès le départ, votre intuition a été de répondre aux appels variés de la mission par des fondations de petites communautés plus proches des gens. À l’origine, il s’agissait de petites communautés religieuses ; aujourd’hui, cette intuition nous l’avons actualisée pour de petites fraternités qui rassemblent localement des personnes de tous états de vie, pour prier, partager la Parole de Dieu et se soutenir fraternellement. Cela pour que la Bonne Nouvelle se répande jusque dans les lieux les plus pauvres, comme actuellement le milieu rural ou les quartiers déchristianisés.

Quatrième orientation : appeler chaque personne à servir.
Vous portez ce nom de « servantes » de l’Agneau de Dieu. C’est une manière de donner sa vie pour les autres, comme Jésus l’a donnée pour nous. Dans une société où l’on valorise de plus en plus la personne individuelle, à sa propre personne, parfois au détriment du Bien Commun, le don que vous avez fait de votre vie pour servir est un magnifique témoignage que vous nous donnez et qui nous encourage tous à faire de même, selon notre vocation et notre état de vie. Nous mettre au service des autres ! »
L’après-midi s’est terminé avec un temps fraternité à Kerjean, où une petite exposition permettait de retracer l’histoire de cette congrégation.