Feuillet réalisé par la paroisse Brest Sainte-Trinité
R/ C’est toi qui nous appelles, Seigneur Jésus,
Sur ton chemin de lumière et de vie.
Donne-nous de te suivre Seigneur Jésus,
Dans la foi, dans l’amour.
1 – Tu es la bonne nouvelle nous libérant du péché,
Tu ouvres aux hommes tes frères, la voie de la sainteté.R/
2 – Tu rassembles en un seul peuple des hommes
de tous pays ;
Enfants de Dieu dans l’Eglise unis par la charité. R/
3 –Toi qui as guéri l’aveuglé, Jésus aie pitié de nous ;
Donne-nous la clairvoyance de la foi qui fait voir Dieu. R/
4 – Tu invites tes disciples à marcher jusqu’à la croix,
Tu leur montres l’espérance où les entraîne ta voie. R/
5 – Que la Vierge, Notre-Dame,
nous conduise jusqu’à toi,
Que sa grâce maternelle nous
dispose à ton appel. R/
1) À quel âge avez-vous eu votre appel à devenir prêtre ?
Cet appel commence pour moi par l’appel à devenir vraiment chrétien. Donc par une relation vivante avec Jésus… vivant – bien plus qu’un personnage du passé à peine connu
et à distance de ma vie. Ce qui va advenir grâce à un groupe d’amis – je suis en classe préparatoire aux écoles de commerce à Lyon, j’ai 17-18 ans – qu’un jeune prêtre vient visiter chaque mois. Ces rencontres vont réveiller en moi une soif de Dieu à peu près inconnue jusque-là et m’éveiller à la découverte du Royaume de Dieu, présent dans ma vie, au fond de moi, ce qui commence à transformer mes journées. Je découvre – enfin ! – cette présence intérieure dont on ne m’avait jamais vraiment parlé jusque-là…
Par la suite, dans ma vie d’étudiant, soutenu par des amis fervents et une vie de paroisse régulière, je découvrirai progressivement l’appel à travailler pour le Seigneur, à lui donner
toute ma vie, à lui offrir mon avenir, en trouvant ma joie dans la grâce et la mission d’être son serviteur. C’est ainsi qu’à l’âge de 21 ans, je frapperai à la porte de l’année de propédeutique du diocèse de Paris, pour discerner, sur le long terme, ma capacité à répondre à cet appel. Et pour en préciser, progressivement, les contours, en termes de vie communautaire, de vie de prière et de préparation à la mission.
2) Qu’est-ce qui vous a fait aller au bout de cet appel spirituel ?
Ce qui m’a permis d’y répondre, c’est d’abord le soutien fraternel et amical que j’ai trouvé auprès de mes amis étudiants chrétiens, parfois plus fervents que moi ! Puis tous les
frères et soeurs et amis qui se sont présentés sur ma route.
Mais aussi des prêtres qui m’ont accompagné et encouragé sur ce chemin et qui ont été autant de phares dans ma route vers le sacerdoce : des piliers sur qui j’ai pu m’appuyer, en parlant avec eux, en les voyant vivre et célébrer la messe. Il y a aussi les communautés que j’ai fréquentées, au milieu desquelles j’ai vécu des moments fondateurs, ou de ressourcement, et que j’aime toujours visiter régulièrement. Et il faudrait ajouter, bien sûr, la relation vivante, joyeuse et confiante, avec toutes les familles mises sur ma route.
3) Quels sont vos plus grandes joies depuis que vous êtes prêtre ?
On me pose souvent cette question, spécialement les enfants – une question que je trouve belle et très importante ! Je dirais sans hésitation : surtout les rencontres.
Avec la confiance qui m’est faite et l’occasion de plonger au coeur de ce que vivent les personnes, de ce qu’elles construisent, de leur recherche de paix et de bonheur. J’ajouterai : la joie de célébrer l’eucharistie quotidiennement, dans un coeur à coeur avec le Seigneur. Qui m’invite à dire des paroles bouleversantes – et qui me dépassent : parler en son nom, agir en son nom et même « dans sa personne » lorsque je dis les paroles de la consécration ou que je donne l’absolution du sacrement de la réconciliation. J’aime aussi la prière en commun, les belles liturgies : quand la prière est partagée, une force et une beauté se manifestent, et qui font beaucoup de bien. J’ajouterai, comme l’a rappelé Léon XIV en citant saint Augustin: « Avec vous, je suis chrétien, pour vous, je suis prêtre », que le prêtre ne l’est vraiment et ne le devient vraiment que s’il est attendu, accompagné et porté par la prière et l’amitié d’un peuple concret. Un peuple fait de jeunes, de familles, de personnes de toutes conditions qui, par leur soif de Dieu, suscitent en nous cette capacité à Le donner à travers nos actes et à travers nos vies. Donc merci à tous ceux avec qui des relations profondes, respectueuses et chaleureuses se sont nouées au fil du temps ! C’est pour eux et grâce à eux que j’ai pu avancer et persévérer, et j’espère progresser un peu…
4) Comment se passe une journée typique d’un prêtre ?
La journée d’un prêtre commence normalement par la prière du matin : office des laudes du matin et oraison personnelle. Puis la journée se passe en rencontres, en travaux variés
(courriers, topos et homélies à préparer…), avant un déjeuner souvent fraternel avec des confrères. Puis une après-midi à nouveau consacrée à ce travail de fond et aux rencontres.
Je pense en particulier aux fiancés qui se préparent au mariage, aux couples qui viennent demander le baptême d’un enfant, etc. Il y a aussi, et c’est le sommet de la journée, la
célébration de l’Eucharistie chaque jour. Puis la prière et les rencontres du soir, avec aussi des moments gratuits d’amitié, de détente, de sport. Sans oublier la lecture, parfois des
films : tout ce qui me permet d’être nourri intérieurement, intellectuellement, et stimulé pour être le plus possible en phase avec ceux qu’il m’est demandé de servir. Un prêtre est
un homme avec ses limites, ses fatigues, ses passions, il ne passe pas ses journées à l’église ni à la sacristie ! Le plus important, c’est sa relation avec le Seigneur, mais aussi avec les autres, avec lui-même. Et aussi, bien entendu, avec son évêque et ses confrères.
C’est cette communion vécue avec le plus grand nombre qui donne à sa vie son sens et sa fécondité, donc sa joie !
