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L’amour est-il nécessaire au mariage ? Débats et évolutions de la doctrine catholique au XXe siècle

Hervé Queinnec
dans Au nom de l’amour. Des liens électifs aux obligations affectives
Brest, UBO, 2011.

« L’amour est-il nécessaire au mariage ? Du mariage contrat au mariage communauté de vie et d’amour : débats et évolutions de la doctrine catholique au XXe siècle »,
Communication au colloque pluridisciplinaire : Au nom de l’amour. Des liens électifs aux obligations affectives, organisé par l’Atelier de Recherche Sociologique (EA 3149) et le Centre de Recherche en Droit Privé (EA 3881) de l’UBO, Brest, 15-16 décembre 2011.

Résumé

Pendant des siècles, la réponse des théologiens et des canonistes était simple : l’amour n’est pas un préalable nécessaire au mariage. L’amour naît du mariage. Et pas n’importe quel amour.…

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Pendant des siècles, la réponse des théologiens et des canonistes était simple : l’amour n’est pas un préalable nécessaire au mariage. L’amour naît du mariage. Et pas n’importe quel amour. Ni l’amour sentiment, ni même l’amour passion, mais un amour qui a pour référence l’amour divin lui-même. Si certains auteurs de la première moitié du XVIIe siècle surent exalter l’harmonie des cœurs et l’affection mutuelle réalisées par la vie conjugale, le glissement de la mystique à la morale dans les dernières années du XVIIe siècle écarta cette vision optimiste. De ce fait, la vision restrictive du Code de droit canonique de 1917 s’enracinait dans la théologie commune, influencée par la trilogie des biens augustiniens : enfants, fidélité, indissolubilité. Le mariage se définissait comme une union ayant une fin objective et principale (la procréation et l’éducation des enfants), une fin subjective et secondaire (l’épanouissement des conjoints), conception qui rejoignait celle de bien des juristes civilistes de l’époque.
Mais la naissance puis le développement au XXe siècle des mouvements familiaux et de spiritualité conjugale entraînera un bouleversement considérable des thèses catholiques classiques sur l’amour et le mariage. La question sera débattue au concile Vatican II, la minorité conciliaire bataillant pour maintenir fermement la doctrine traditionnelle, et la majorité des évêques choisissant de définir le mariage comme “communauté profonde de vie et d’amour”. D’inspiration personnaliste, cette vision renouvelée de l’amour et du mariage, aura de profondes répercussions dans la catéchèse, la prédication, le droit et la théologie morale des quarante dernières années.

Auteur

Hervé Queinnec : Chancelier du diocèse de Quimper et de Léon, vice-official à l’Officialité interdiocésaine de Rennes, professeur au Séminaire Saint-Yves de Rennes. Du même auteur : « La réforme…

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Hervé Queinnec : Chancelier du diocèse de Quimper et de Léon, vice-official à l’Officialité interdiocésaine de Rennes, professeur au Séminaire Saint-Yves de Rennes.

Du même auteur :

« La réforme des officialités françaises de 2011. Quelques remarques historiques, doctrinales et pratiques »,
dans L’Année canonique 54, 2012, p. 361-376.

« La restructuration des paroisses dans les diocèses bretons » [1993-2003],
dans Yvon Tranvouez (dir), Requiem pour le catholicisme breton ?, actes des Journées d’études du CRBC des 19 décembre 2008 et 18 décembre 2009.