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Mgr Dognin en visite pastorale de la paroisse Sainte-Marie en Presqu’île en Crozon

Sept communes, 16 000 habitants en hiver, 50 000 habitants en période estivale, 120 km de côtes… La paroisse Sainte-Marie en presqu’île de Crozon doit s’adapter à ces particularités. Une réalité que Mgr Dognin a découverte lors de sa 16e visite pastorale du 21 au 25 mai.

Des activités pastorales à la vie socio-économique… Du 21 au 25 mai, pendant cinq jours, Mgr Laurent Dognin a visité la paroisse Sainte-Marie en presqu’île de Crozon. La première étape a conduit l’évêque sur la commune d’Argol pour la visite du musée vivant des Vieux Métiers, ouvert en 1985, qui met en avant la vie d’autrefois et la façon dont on travaillait. Puis après un temps de prière à l’église, direction Telgruc pour la visite de la cidrerie de Rozavern. « Sur notre verger, nous avons trois générations de pommiers, a expliqué Jennifer Scouarnec, gérante avec son conjoint depuis 2016. L’exploitation tourne avec quatre salariés et quatre ramasseurs de pommes sur la période de récolte, entre septembre et décembre ». Pendant la visite, elle a présenté toutes les étapes de fabrication du cidre et insisté sur l’importance de la transmission. « Les pommiers étaient là avant nous et seront là après nous. Nous devons en prendre soin. »

Unifier la paroisse

Après une sortie en mer pour découvrir une partie du littoral au départ de Morgat, Mgr Dognin a pu découvrir la paroisse à travers une présentation, à la fois des activités pastorales et des réalités socio-économiques. Sept clochers, sept chapelles, une paroisse érigée en 2017 comme toutes celles du diocèse… Si son territoire est très vaste, il faut également composer avec le fait que la population triple pendant la période estivale. Si la dimension paroissiale commence à être comprise par tous, il reste du chemin à faire pour que les sept clochers soient unifiés. Trois défis semblent à relever pour cette paroisse du bout du monde. Comment intégrer et impliquer la communauté chrétienne dans les missions paroissiales, et notamment les néophytes ou les nouveaux arrivants ? Quelle présence et accompagnement auprès des personnes en précarité et désocialisées ? Et comment repenser la communication pour les sept clochers ?

Jeudi 22 mai, le début de matinée était consacré à la diaconie. Bénévoles et personnes accompagnées ont pu présenter les différentes associations présentes sur le territoire. « Un accueil chaleureux est primordial, a introduit Patrick Bourgogne, responsable du Secours catholique de la presqu’île. On discute de tout et de rien, autour d’un café. On ne parle pas des problèmes personnels dans un premier temps pour installer un climat de confiance. » Le Secours catholique a accordé une centaine d’aides financières en 2024, pour un montant de 6900€. Essentiellement pour la mobilité des personnes et les factures d’énergie. La boutique solidaire du Secours catholique, ouverte il y a sept ans, accueille près de 2700 visiteurs par an. « Nous accordons un soin particulier dans le choix des vêtements. Ils ne doivent être ni usés, ni déchirés. Cela doit être digne d’être porté. »

L’association travaille en lien avec les Restos du cœur, le Secours populaire et la Banque populaire qui assurent l’essentiel de la distribution de denrées alimentaires. « La part des collectes dans les grandes surfaces a nettement baissé depuis quelques années, a confié Christian Beaumanoir. De 220 000€ de marchandises, nous sommes passés à 26 000€ avec la mise en place des produits Zéro gâchis. Nous devons compenser en achetant des légumes, des fruits, en comptant sur les dons de boucheries… Pour permettre de distribuer des produits frais. Ce n’est pas parce qu’on est pauvre, qu’on doit mal manger. »

Un logement difficile

Les échanges ont également permis de pointer du doigt les difficultés pour se loger sur la presqu’île, lorsqu’on est en précarité. « Personne ne veut investir dans le social parce que cela ne rapporte pas assez. Il faut se battre tout le temps. Les résidences secondaires sont préférées, au détriment des petites gens comme nous. »

Mgr Dognin a ensuite été à la rencontre des maires des sept communes de la paroisse. L’occasion, entre autres, de mettre en avant les liens importants entre les élus et la paroisse pour échanger à propos des églises. « L’image donnée de notre presqu’île est souvent celle d’un territoire qui vieillit, qui manque de jeunes et de logements, a lancé Patrick Berthelot, maire de Crozon. C’est une image triste et cela n’est pas vrai. Nous sommes sur un territoire dynamique, porteur de projets. » Avant d’entendre chacun des maires, Mgr Dognin a rappelé l’importance de cette rencontre pour lui. « Vous êtes au plus près du territoire. Les chrétiens font partie de la population et il y a du changement dans notre manière d’être présents dans le monde. En vous rencontrant, je me mets à l’écoute de ce que vous vivez ici. » En presqu’île de Crozon, un emploi sur deux est lié au militaire, soit 5000 emplois ; contre 500 dédiés au monde du tourisme. Si des projets immobiliers sont en route, ils demandent du temps pour sortir de terre. « Aujourd’hui, il existe une vraie problématique liée au logement, a confié Mickaël Kernéis, président de la Communauté de communes Presqu’île de Crozon – Aulne Maritime. Quand une entreprise recrute, elle demande d’abord aux candidats s’ils disposent d’un logement. Cela traduit la pression sur le territoire. » Chaque maire a pu présenter sa commune et ses particularités pour permettre de visualiser les défis à relever pour faire vivre ce territoire.

En début d’après-midi, Mgr Dognin est allé à la rencontre de l’équipe éducative et des élèves du collège Sainte-Jeanne d’Arc et de l’école Sainte-Anne. Après avoir encouragé des jeunes qui participaient à une course pour récolter des fonds pour la SNSM, l’évêque a béni le collège, puis échangé avec l’équipe éducative.

La joie parfaite

En fin d’après-midi, il a célébré une messe à l’ehpad de Crozon. Dans son homélie, Mgr Dognin a évoqué la joie parfaite. « Quand on est à l’échéance de sa vie, quand on est seul, quand on a des problèmes de santé, peut-on être dans la joie parfaite ? Spontanément, on répond non et pourtant, c’est possible. D’ailleurs, saint François d’Assise en parle. D’après lui, on peut tout endurer, tant que l’on reste en communion avec Dieu. Et c’est là que réside la joie parfaite. Dans un monde anxiogène, nous sommes habités par une joie profonde fondée sur l’amour de Christ. C’est la source de l’espérance. »

Vendredi, après une rencontre avec l’équipe pastorale, le conseil des affaires économiques et des représentants des 7 clochers, l’évêque de Quimper et Léon a visité l’église Saint-Rémi de Camaret, qui a été restaurée ces dernières années. Dans l’après-midi, il a pu prendre conscience de la place importante de l’art dans la vie de la presqu’île en découvrant une exposition d’artistes et artisans locaux ; avant une rencontre avec les bénévoles de la SNSM de Camaret. Après un temps d’adoration en la chapelle Notre-Dame de Rocamadour, la messe a été célébrée.

Samedi, Mgr Dognin a rencontré les 17 confirmands de la paroisse. Un temps d’échanges qui a permis de faire davantage connaissance et de comprendre le sens de ce sacrement. « Pouvoir grandir dans la foi est un don de l’Esprit Saint, a confié Mgr Dognin aux jeunes et adultes présents. Il nous donne tout ce qu’il faut pour grandir en tant que chrétien dans ce monde. La confirmation est une graine que le Seigneur met en nous et qui est appelée à grandir tout au long de notre vie. Bonté, amour, fidélité, bienveillance… Sont autant de dons de l’Esprit Saint qui nous mettent en relation avec les autres et c’est fondamental. La relation avec Dieu nous aide à approfondir ce lien aux autres. Nous sommes appelés à accueillir les dons de Dieu pour transformer notre existence, pour donner le meilleur de nous-même pour le bien de tous. »

L’évêque a ensuite pris la direction de Landévennec pour la visite du centre Breizh Odyssée, ouvert il y a deux ans. Un lieu qui propose de découvrir la grande histoire de la Bretagne à travers des expositions immersives et projectives. Installé dans l’ancien hôtel Beauséjour, le centre d’interprétation se veut complémentaire du musée de l’ancienne abbaye. Après un temps de découverte, Mgr Dognin a béni le lieu et les personnes qui y travaillent. Dans l’après-midi, toute la paroisse, et notamment les familles, avait rendez-vous à Telgruc pour un temps d’accueil et de goûter. La centaine de personnes présentes se sont ensuite mis en marche pour vivre un petit pèlerinage autour de l’année jubilaire. L’occasion de prier ensemble en admirant le paysage de la presqu’île.

Dimanche, la visite pastorale s’est terminée avec une messe paroissiale et la confirmation de 17 jeunes et adultes en l’église Saint-Pierre de Crozon.

Photos visite pastorale : Marine Jouannic
Photos confirmation : Stanislas-Xavier Azzis