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14 octobre 2023 — Année A — Messe avec les confirmands de Notre-Dame des Douze Apôtres — Concarneau — Rosporden (29)

Is 25, 6-10a ; Ps 22 ; Ph 4, 12-14.19-20 ; Mt 22, 1-14

Homélie retranscrite à partir d’un enregistrement

Chers amis

Nous avons eu tout à l’heure une rencontre avec les confirmands durant laquelle nous avons abordé certains aspects de la vie de Jésus. Nous avons évoqué sa naissance il y a 2023 ans, mais aussi sa mort et sa résurrection. Pourtant, il y a un aspect de la vie du Christ dont nous n’avons absolument pas parlé et dont on parle peu, même avec les adultes. Voyez-vous à quel aspect je fais allusion ?
Il s’agit de son avènement glorieux à la fin des temps, sujet auquel les lectures d’aujourd’hui font référence. Elles nous rappellent que l’histoire n’est pas un cycle, mais une progression. L’humanité a commencé à un moment donné (nous avons d’ailleurs du mal à savoir depuis combien de millions d’années il y a des êtres humains sur la terre) et depuis, l’histoire continue avec ses hauts et ses bas, ses conflits et ses joies. Il y a eu un début, il y aura une fin. Cette fin sera glorieuse, car le Christ reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, comme nous le proclamons dans le Credo. Nous parlons cependant peu de cet avènement du Christ, car nous avons du mal à imaginer comment cela se passera. Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous donne l’image d’un grand repas de fête rassemblant toutes les nations. Cet avènement n’est donc pas présenté comme une destruction épouvantable, mais au contraire comme quelque chose de très beau, c’est la victoire du Seigneur. Isaïe va même plus loin et dit que le mal et la mort auront disparu, illustrant cela avec ces mots magnifiques : « Le Seigneur préparera un festin ; il essuiera les larmes sur tous les visages. » Il est vrai que nous avons souvent des larmes que ce soit dans nos épreuves personnelles ou face aux tourments du monde comme nous pouvons le voir actuellement avec la guerre qui a recommencé en Israël, en Palestine et qui se poursuit en Ukraine. De nos jours, il y a beaucoup de guerres et donc beaucoup de larmes à essuyer.
Cet avènement, Jésus y fait référence également dans l’Évangile de ce jour, mais lui parle du repas des noces. Nous avons tous eu l’occasion d’assister à un repas de mariage et nous savons que ce n’est pas un repas ordinaire, mais l’occasion de se rassembler et où tout le monde est heureux d’être ensemble.
L’été dernier, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, j’ai pu vivre cet événement avec un certain nombre de jeunes du diocèse. C’était très beau. Lorsque nous étions tous rassemblés pour la messe, les drapeaux de tous les pays flottaient et nous sentions vraiment que nous étions tous frères et sœurs dans le Christ. C’était un peu une préfiguration de ce que sera cet avènement glorieux du Christ, où toutes les nations seront rassemblées comme nous dit le prophète Isaïe.

Pourquoi est-ce si important de croire qu’il y aura cet avènement glorieux du Christ à la fin des temps ? Je vais prendre un exemple. À Concarneau, lorsqu’un bateau part pour aller en mer, le commandant sait où il va : il a un cap à suivre, un endroit précis où pêcher ou un port où il doit accoster. De même, en tant que chrétiens, nous savons où nous allons ! Pour nous, l’avènement glorieux Christ à la fin des temps, le jugement dernier est notre port de destination. Et c’est important de garder ce cap, car la foi fait en sorte que nous ne conduisons pas notre vie de la même façon. En effet, nous nous efforçons de nous rapprocher de ce que le Seigneur attend de nous. Jésus nous montre que cet avènement est une grande fête, mais que nous devons être dignes d’y participer. Jésus nous parle en effet d’« un homme qui ne portait pas le vêtement de noce » et qui donc a été rejeté. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement qu’il ne s’était pas préparé, qu’il n’avait pas mis sa foi dans le Seigneur et qu’au fond sa vie n’était peut-être pas belle. Si nous sommes mauvais et méchants vis-à-vis des autres, nous ne portons pas la tenue de noce et ne pouvons donc pas entrer dans le Royaume de Dieu. Il nous faut donc nous préparer à participer à notre manière à ce festin des noces, et participer à la messe, c’est déjà un premier pas dans cette préparation. Durant la messe, juste avant la communion, le prêtre dit : « heureux les invités au repas des noces de l’Agneau. » Et, les noces de l’Agneau, c’est justement cet avènement glorieux. Ainsi donc, participer à la messe, c’est déjà participer à cet avènement glorieux, car nous entrons déjà dans ce repas du Seigneur et nous sommes déjà introduits dans cet amour du Seigneur qui nous rassemble comme frères et sœurs puisque nous communions tous au même Corps du Christ et participons ainsi déjà au repas des noces auquel Il nous invite. Mais, à la messe, nous nous nourrissons également de sa Parole qui nous fait réfléchir et nous permet d’orienter notre vie dans la bonne direction pour tenir le bon cap et arriver à bon port.

Alors, je vous invite à être fidèles et vous les jeunes qui vous apprêtez à recevoir la confirmation, cela vous aidera à prendre le bon cap pour aller dans la bonne direction afin que votre vie puisse être fidèle au Christ et que vous ne puissiez pas vous tromper de port ! Et ce port-là, c’est l’avènement glorieux du Christ à la fin des temps où nous serons pour toujours avec lui par-delà la mort. Il n’y aura plus de limites, plus de tristesse, la mort aura disparu. Alors, chers amis, prenons le bon cap et grandissons ensemble dans cette foi ! Amen.

† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon