Accueil  -  Les homélies de Mgr Laurent Dognin  -  21 mai 2022 — 6ème dimanche de Pâques – Année C – Confirmation Sainte-Anne — Châteaulin – Église Saint-Sévérin – Saint-Ségal (29)

21 mai 2022 — 6ème dimanche de Pâques – Année C – Confirmation Sainte-Anne — Châteaulin – Église Saint-Sévérin – Saint-Ségal (29)

Ac 15, 1-2. 22-29 ; Ps 66 ; Ap 21, 10-14. 22-23 ; Jn 14, 23-29

Homélie retranscrite à partir d’un enregistrement

Frères et Sœurs,
Chers Confirmands,

Dans quelques instants, nous allons célébrer la confirmation. Le Seigneur n’a pas attendu ce jour pour vous aimer et vous donner à vous, les confirmands, l’Esprit Saint puisqu’il vous a conduit jusqu’à ce jour. Mais, aujourd’hui, Dieu confirme en vous la présence de l’Esprit Saint en plénitude. Vous devenez chrétiens à « part entière ».
C’est un sacrement d’initiation chrétienne, ce n’est donc pas une fin, mais le début d’un grand chemin que vous allez vivre avec l’Esprit Saint, à la suite de Jésus qui a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14 : 6)

Les lettres que vous m’avez écrites pour demander la Confirmation expriment votre foi en Dieu et votre amitié avec Jésus, mais elles expriment également une diversité de points de vue par rapport à l’importance de témoigner de sa foi, qui est naturelle pour certains, mais plus difficile pour d’autres. Ainsi, l’un de vous dit : « Je trouve que parfois c’est difficile de dire aux autres que l’on est chrétien, car on a peur du regard des autres. » Vous exprimez également dans vos lettres, l’épreuve que constitue pour vous le deuil d’un proche, et qui peut remettre en cause votre foi et fait donc apparaître la question du doute.
L’Évangile de ce jour donne des éclairages qui donnent sens à la Confirmation que nous allons célébrer ensemble.

Jésus nous dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » C’est une phrase remarquable ! Le Seigneur exprime bien que la foi est une question d’amour ! Et de communion intime avec Jésus et le Père, par l’Esprit Saint justement, qui permet cette relation.
La foi est bien différente de nos convictions personnelles ou de nos valeurs (comme lorsqu’on dit : j’adhère aux valeurs de l’Évangile). La foi ne s’oppose pas à la science, comme on l’entend parfois. La foi ne se démontre pas par la science, mais au contraire la découverte des secrets de la nature peut nous aider à percevoir à quel point Dieu est Amour. La foi est bien une question d’amour !

Ensuite, Jésus dit : « Nous viendrons vers lui, et chez lui, nous nous ferons une demeure. » C’est ce que le Seigneur réalise vraiment dans les sacrements (baptême, confirmation et eucharistie) ; et c’est aussi ce qui va se passer tout à l’heure lorsque je tracerai sur votre front le signe de croix avec l’huile sainte en vous disant : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu. ». Cela signifiera que le Seigneur viendra faire en vous sa demeure, pour toujours.

Jésus dit également : « Il gardera ma parole celui qui m’aime. » C’est une invitation à méditer l’Évangile qui est aussi une manière d’accueillir Dieu en nous pour qu’il y demeure.
Garder, ce n’est pas seulement garder en mémoire, c’est aussi mettre en œuvre les paroles de Jésus dans notre vie !
Si la foi est une question d’amour, alors elle nécessite d’être entretenue et développée dans une relation avec le Seigneur, à l’image des relations d’amour que nous pouvons connaître entre amis, en familles, et cette relation avec le Seigneur passe par la prière, par les sacrements, par une vie d’Église.

La deuxième phrase que nous entendons dans l’Évangile est la suivante : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
À travers cela, il y a beaucoup de choses. D’abord, comme je l’ai dit tout à l’heure, vous avez exprimé vos difficultés à témoigner auprès de ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus, ou de ceux qui le connaissent, mais qui n’ont pas la foi, ou encore ceux qui s’y opposent. L’Esprit Saint justement nous enseigne, ravive notre mémoire et nous suggère les bons mots au bon moment, pour répondre aux interrogations, aux réflexions, au désir de mieux connaître, pour témoigner, simplement.
Vous comprenez bien que tout cela, ce n’est pas de la magie ! Non. L’Esprit Saint nous fait entrer dans une relation qui va nous permettre de faire beaucoup de choses, et qui va en particulier nous donner du courage, de la simplicité, de l’humilité pour exprimer notre joie d’être aimé de Dieu, d’être ami du Christ, et de tout ce que cela entraîne dans notre vie. En particulier lorsque Jésus nous dit : « Je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » Cette paix, c’est justement la sérénité, l’espérance et la joie tout le contraire de l’inquiétude, du découragement voire de la désespérance (qui est le manque d’espérance) !
Cela nous ramène bien sûr à ce que vous exprimez dans vos lettres par rapport à l’épreuve du deuil d’un proche : c’est toujours une souffrance, même pour les croyants, car c’est un lien d’amour qui est tout à coup brisé. L’Esprit Saint nous enracine dans la confiance que ce lien n’est pas brisé, car Jésus a vaincu la mort. Ce lien est toujours présent, même s’il s’exprime différemment. Au retour de Jésus dans la gloire, nous retrouverons pour toujours cette proximité, cette communion avec ceux que l’on aime.
Par rapport aux doutes que vous avez exprimés, sachez que dans la vie, on peut tous avoir des doutes à certains moments. Mais, l’Esprit Saint nous aide à maintenir le cap, même si nous ne voyons plus la lumière du phare. Il nous aide à rester fidèles dans nos engagements et même dans notre vie en Église, puisque c’est elle qui nous soutient dans notre vie chrétienne.
L’amour de Dieu nous pousse à aimer et aider les autres. L’Esprit Saint nous donne le goût de servir plus que d’être servi. Il nous détourne de notre égoïsme. « Je suis venu pour servir et donner ma vie. », dit Jésus (cf. scoutisme, MEJ, en famille… nous faisons l’expérience de ce don de servir). Dans les associations caritatives, même laïques, nous voyons beaucoup de chrétiens. Ce n’est pas un hasard : c’est la foi qui les a poussés à s’engager.

Un dernier mot pour les parents et amis, adultes non confirmés. Il est possible de se préparer, beaucoup le font aujourd’hui. Ils sont confirmés avec les jeunes, mais bénéficient d’une préparation spécifique. C’est l’occasion d’approfondir sa foi en tant qu’adulte.

Alors, Frères et Sœurs, Chers Confirmands, laissons-nous toucher par l’amour de Dieu qui veut faire de chacun de nous sa demeure avec Jésus par le don de l’Esprit Saint que les jeunes vont recevoir maintenant en plénitude. Amen.

† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon