Que demande le Christ à notre Église diocésaine en cette période contrastée ? Certainement pas de baisser les bras. Plus que jamais, je crois en l’actualité de la devise que j’ai choisie dans l’Esprit pour mon épiscopat : « Joyeux dans l’Espérance », ce que vient encore renforcer l’invitation à être des pèlerins de l’espérance que le Pape François nous adresse en cette année jubilaire 2025.
Oui, le Christ nous appelle à nous mettre en marche, sans nous laisser arrêter par les ténèbres de notre époque. Dans sa première lettre, saint Jean nous dit : « si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché » (1 Jn 1, 7).
C’est lui, le Christ, notre lumière en ce monde, lumière qui nous attire et nous guide pour ne pas trébucher, lumière qu’il nous charge de transmettre.
Ce qui fut adressé aux Apôtres dans un moment de tension, je vous l’adresse à vous aussi aujourd’hui, chrétiens du Finistère, comme voie de salut et de fidélité à Dieu pour notre Église diocésaine, pour les cinq années à venir :
Accueillons la lumière du Christ et rayonnons !
Digemerom sklêrijenn or Zalver ha skignom anezi !
« Celui qui aime son frère demeure dans la lumière » (1 Jn 2, 10)
La disposition d’accueil est fondamentale pour la fructification de notre foi. C’est celle de la Vierge Marie, mère du Sauveur et notre Mère, à l’annonce de l’ange Gabriel et tout au long de sa vie. C’est celle des apôtres et aussi de nos saints évangélisateurs, aux tempéraments si différents, mais réunis par le Christ. C’est celle qui doit être le premier visage de nos communautés chrétiennes pour former le Peuple de Dieu par l’accueil mutuel.
« Au cours de la prédication de Jésus, [Marie] accueillit les paroles par lesquelles le Fils, […] proclamait bienheureux ceux qui écoutent et observent la Parole de Dieu (cf. Mc 3, 35 et Lc 11, 27-28), comme elle le faisait fidèlement elle-même (cf. Lc 2, 19.51) » Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen gentium, no 58
« En toi est la source de la vie ; par ta lumière nous voyons la lumière » (Ps 35, 10)
Comme nous l’indique le Concile Vatican II, « le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (Gaudium et spes 22). Mieux connaître le Christ est le seul chemin sûr pour mener une vie qui soit sainte, qui soit bonne. La formation catéchétique, biblique, liturgique et spirituelle nous conduira à une plus grande intimité avec celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
« Le Christ est la lumière des peuples ; réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église (cf. Mc 16, 15) » Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen gentium, no 1
« Moi, je suis la lumière du monde, dit Jésus.
Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12)
Recevoir le Christ dans sa vie est le point de départ pour devenir chrétien. Le recevoir encore et encore est le chemin qui permet de lui être fidèle et de le manifester dans le monde. La familiarité avec la Parole de Dieu et avec les Sacrements nous garde unis à notre Seigneur et notre Dieu.
« Le saint Concile exhorte de façon insistante et spéciale tous les fidèles du Christ, et notamment les membres des ordres religieux, à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, “la science éminente de Jésus Christ” (Ph 3, 8).
“En effet, l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ [Saint Jérôme]” » Concile Vatican II, Constitution dogmatique Dei verbum, no 1
« Maintenant le Seigneur parle : Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 5 – 6)
Beaucoup de personnes éloignées de la foi viennent dans nos églises implorer un secours du Ciel dans leurs épreuves. Nous-mêmes faisons l’expérience de la précarité de notre existence terrestre, ce que nous rappellent également les tristesses et les angoisses de notre temps. Le Christ ressuscité, victorieux de la mort et du péché, nous libère de nos chaînes et nous ouvre les portes du Ciel. Il nous donne la joie et l’espérance à communiquer dans le monde.
« Pour la foi des chrétiens, ce monde a été fondé et demeure conservé par l’amour du Créateur ; il est tombé certes, sous l’esclavage du péché, mais le Christ, par la Croix et la Résurrection, a brisé le pouvoir du Malin et l’a libéré pour qu’il soit transformé selon le dessein de Dieu et qu’il parvienne ainsi à son accomplissement ». Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, no 2 § 2
« Vous êtes la lumière du monde. Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5, 14a.16)
Peuple appelé par Dieu pour être les porteurs de sa promesse, nous sommes invités à rendre grâce et à témoigner du Salut dans le Christ, et pour donner gratuitement ce que nous-mêmes avons reçu gratuitement. Le témoignage de foi ne peut se faire que dans une ouverture à tous, dans une humble recherche de conversion personnelle et communautaire et une confiance dans l’action de l’Esprit Saint dans tous les cœurs.
« Ce solennel commandement du Christ d’annoncer la vérité du salut, l’Église l’a reçu des Apôtres pour en poursuivre l’accomplissement jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Ac 1, 8). C’est pourquoi elle fait siennes les paroles de l’Apôtre : “Malheur à moi si je ne prêchais pas l’Évangile” (1 Co 9, 16) » Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen gentium, no 17