Belle affluence au Grand-Pardon de Rumengol !
La fête de l’Assomption, solennisée en France depuis le XVIIème siècle, est toujours l’occasion de belles festivités à Rumengol. La messe en breton a été particulièrement appréciée, notamment l’homélie du diacre Philippe Guillou, dans un breton clair et simple, qui a su toucher les auditeurs. Il a rappelé que la prière mariale était une porte d’entrée simple dans les Ecritures. Il n’est pas toujours facile d’ouvrir la Bible, mais prier Marie c’est une prière qui touche les cœurs, à commencer par ceux des enfants et des petits.
C’est bien ce qui expliquait l’affluence dans notre sanctuaire marial, tant le 14 que le 15 août. Pour la grand-messe en français, le curé était assisté du Père Alain Auffret, prêtre en retraite à Dirinon, ainsi que du Padre Juan, un prêtre péruvien (ancien collaborateur du pape Léon XIV en vacances en Bretagne), tandis que le Père Nestor, prêtre sénégalais, assurait les confessions tout au long de la matinée. Car l’origine des fêtes du « pardon » c’est bien de se réconcilier avec Dieu et ses frères ! Dans son homélie, le curé a rappelé que la Vierge-Marie est « 1ère de cordée » : si elle est montée au ciel « en son âme et en son corps », ce n’est pas pour être séparée de nous, mais bien au contraire pour nous ouvrir le chemin. A nous d’être accrochés à elle par la prière, notamment le chapelet, qui nous relie les uns aux autres, comme le fil du chapelet relie les grains les uns aux autres. Ainsi reliés à Marie qui nous précède au ciel, nous irons avec elle dans la joie éternelle de Dieu.
De nombreux pèlerins sont restés pique-niquer, chaque année, plus nombreux à rester après la messe, afin de participer au chapelet puis à la procession et aux vêpres. Dans son homélie des vêpres, le Père Erwan nous a invité à louer Dieu avec Marie en tout temps, y compris dans les moments d’épreuves, car la foi nous permet de discerner Dieu à l’œuvre en toute chose. A la fin des vêpres, comme les années précédentes, des ex-voto ont été bénis. La tradition des ex-voto est une tradition ancienne à Rumengol, on trouve des ex-voto très originaux du 19ème et 20ème siècle, tel un chapelet fait de balles ramassées sur les champs de bataille de la guerre de Crimée sous Napoléon, ou la couronne de la Vierge faite avec des boucles d’oreilles qu’une comtesse a offert au retour de son mari après la 1ère guerre mondiale. Cette tradition a perduré et on compte une quinzaine d’ex-voto daté du 21ème siècle (dont la moitié sont d’après 2020, signe d’un regain d’intérêt pour cette dévotion populaire).
La statue de Ste Bakhita, introduite il y a 18 mois dans le sanctuaire, en hommage à cette jeune esclave africaine devenue religieuse en Italie, connait une dévotion croissante. Le flot des pèlerins a été ininterrompu au long de la journée devant cette statue. L’histoire de Sainte Bakhita touche largement, notamment les personnes qui souffrent de violence, d’abus, d’exclusion. Mais les uns et les autres se laissent aussi toucher par cette figure pleine de compassion, qui a su transformer les violences qui lui ont été infligées en une vie donnée pour le service des autres. Ainsi chacun vient lui confier les soucis de son cœur. Elle est, aux côtés de Notre-Dame de Tout-Remède, comme une petite sœur de la Sainte-Vierge, discrète dans le recoin de l’église, facile d’accès, ce qui explique sans doute qu’elle soit si prisée des pèlerins.
Alors avec Marie et tous les pèlerins de ce grand-pardon, tournons nos regard, plein d’espérance, vers le Ciel.