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Saint Ignace de Loyola

1521 – 2021 : la Compagnie de Jésus fête les 500 ans de la conversion de son fondateur

Introduction, selon Charles Wright
« A l’aube de la Renaissance, ce saint espagnol au tempérament de feu a imaginé une forme de vie originale : les jeunes qui s’agrégeraient à lui ne seraient ni des moines, cloitrés dans un couvent, ni de simples prêtres, reclus dans des cures, mais des hommes envoyés aux frontières, promenant leur cloître intérieur sur les lieux de fracture, aux prises avec les tumultes du monde. En quelques années, on retrouva ces religieux partout… jusqu’en Extrême Orient ou en Amérique latine, lavant les pieds des mendiants ou confessant la Haute Société. Ils fondèrent des écoles, propagèrent les Humanités, s’engagèrent dans la culture. »

Biographie, selon Jean Claude Dhôtel (sj)
Inigo est né un jour de 1491, treizième enfant des Seigneurs de Loyola, une famille de la noblesse basque. A 15 ans, à la mort de son père, il devient page à la cour du trésorier royal, puis à 25 ans il est engagé par le vice-roi de Navarre, et c’est à son service que le 20 mai, participant au siège de Pampelune, un boulet de canon lui brise la jambe droite, mettant fin à sa carrière. S’ensuivent des semaines de soins, de chirurgies « catastrophique », au point que fin juin on le considère comme perdu. Mais à la veille de la fête de St Pierre et St Paul, il va mieux et sera bientôt hors de danger.
Durant sa convalescence la lecture va tenir une place importante : romans de chevalerie et livres sur le vie du Christ et des saints s’alternent, lui faisant expérimenter des ressentis de tristesse ou de joie, points de départ d’un des traits les plus fondamentaux de la spiritualité ignatienne : l’expérience du discernement, qui contrôle l’imagination et la sensibilité, non pour les brider, mais pour en tirer le meilleur parti. Entre le roi temporel et le Roi éternel, entre le service d’une noble dame et celui de Notre Dame, entre le monde et Dieu, Inigo a fait un choix définitif.
Son passé lui remonte à la mémoire, un passé de pécheur, ce passé qui est devant lui comme un chemin à parcourir pour rejoindre le Christ. Son chemin sera celui d’un pénitent, et le projet d’un pèlerinage à Jérusalem s’impose à lui.

« Le 25 mars 1522, Inigo de Loyola, fait route vers la Terre Sainte, arriva à Manrèse, petite bourgade de Catalogne, proche de Barcelone. Il est âgé de trente et un ans. Cette simple halte devient pour lui pendant près d’une année, le haut-lieu d’une expérience spirituelle dont les différentes étapes sont à l’origine des Exercices. Avant de reprendre la route, Ignace avait noté dans un cahier certaines choses qui pourraient permettre à d’autres, par la suite, de profiter et de refaire, avec la grâce de Dieu, sa propre expérience. Au cours des années qui suivirent, il ne cessa de reprendre et de compléter ces notes, jusqu’à leur donner la forme achevée que nous leur connaissons actuellement » (Extrait de l’introduction aux Exercices spirituels).
Après cette étape à Manrèse, il se met en route vers Jérusalem qu’il atteint avec un groupe de pèlerins et il y restera 20 jours. Dans les années qui suivent il séjournera à Barcelone, Salamanque et surtout Paris : ce seront 11 années d’études, au cours desquelles il réunira autour de lui des étudiants, en particulier Pierre Fabre et François Xavier. Tous sont orientés vers la pratique de la pauvreté, les études et les exercices spirituels. Ils sont unis par un grand idéal.
Le 15 août 1534 à l’issue d’une messe célébrée à Montmartre, ils prononcent deux vœux : pauvreté et chasteté, et décide de se rendre à Jérusalem pour convertir les Infidèles. En route vers la Terre Sainte, Ignace est ordonné prêtre à Venise, mais ne pouvant embarquer ils se rendent à Rome, où le pape Paul III les invite à y rester. Ignace dira plus tard que Rome est devenu sa « Terre Sainte ». La Compagnie de Jésus, qui deviendra « les Jésuites » s’ébauche par la rédaction des constitutions, et le 22 avril 1541 Ignace est nommé le premier supérieur général de la Compagnie.
Quand il décède le 31 juillet 1556, les Jésuites comptent plus de 1 000 membres répartis dans 12 provinces. Il sera canonisé le 12 mars 1622.

La spiritualité ignatienne

  • Le compagnonnage : L’expérience fondatrice d’Ignace et de ses compagnons a valeur de modèle d’une manière de vivre et d’aimer qui dépasse les antagonismes. « Compagnie de Jésus cela signifie Compagnie d’Amour » disait François Xavier en s’appuyant sur cette expérience vécue. Les étudiants rassemblés autour d’Ignace seront soudés par le même amour pour Jésus et la mission ; ils vont devenir « amis dans le Seigneur ». Confrontés à l’impossibilité de partir à Jérusalem car les bateaux ne se risquent pas à quitter Venise à cause de la guerre, ils vont délibérer pendant plusieurs mois, mettant en commun leurs réflexions et leurs prières.
  • Le Discernement. Ignace a progressivement appris à se mettre à l’écoute de Dieu, à discerner sa volonté, à se décider sans aucune attache désordonnée, apprenant ainsi à se dessaisir de ses projets pour laisser Dieu réaliser en lui son projet à LUI. Ceci, par trois docilités : la docilité aux motions de Dieu dans la prière, la docilité à Dieu reconnue dans les évènements, la docilité à Dieu parlant par la bouche des compagnons. Pour chaque chrétien, les décisions petites et grandes sont également le tissu de sa vie. La spiritualité ignatienne permet d’appuyer nos décisions sur l’expérience du discernement, et le livret des Exercices spirituels est le creuset de cette expérience de liberté, pour arriver à se décider « sans attachement désordonné » : savoir s’orienter, démêler les combats spirituels, s’appuyer sur la Parole de Dieu.
  • La relecture : A la fin des Exercices spirituels, le premier point de la Contemplation pour parvenir à l’amour propose de « remettre en mémoire les bienfaits reçus,…pesant avec beaucoup d’émotion ce que notre Seigneur a fait pour moi et tout ce qu’Il m’a donné. » Relire et relier ce qui nous arrive : relire pour considérer le chemin parcouru et comment Dieu s’est rendu présent, et relier pour mesurer comment il y a une cohérence dans son action et sa présence dans ma vie. Relecture de la journée par la prière d’Alliance, relecture du mois écoulé pour préparer la rencontre avec l’accompagnateur spirituel, et relcture de parcours de vie ou de périodes précises lors de retraites.
  • L’accompagnement spirituel : « et maintenant mon enfant, cherche-toi un homme de confiance pour t’accompagner… (Livre de Tobie chap 5). En entendant cette parole Tobie se met à la recherhce d’une personne qui puisse faire route avec lui sur un chemin qui lui est inconnu. Ce passage nous dit quelque chose de la démarche de l’accompagnement spirituel : se mettre en route et avancer dans la relation avec le Seigneur avec un compagnon de route qui marche à ses côtés : ni devant pour le devancer ou le dépasser ; ni derrière pour le ralentir ou le retenir, mais tout simplement à la même cadence, à son pas. Quand il aura accompli sa mission, il se retirera. L’accompagnement spirituel est au service de de la relation entre Dieu et la personne.
  • Les Exercices spirituels : « Ils s’adressent à toutes les personnes qui sont désireuses de s’ouvrir à Dieu, de clarifier leur vie et de faire des choix.Dans la vie spirituelle c’est important de ne pas rester à la surface des choses, de ne pas conclure trop vite, de ne pas demeurer dans l’affectif ou l’émotion. Lorsque tous les choix sont possibles, le long terme est un gage d’authenticité. De même que la dynamique spirituelle est un mouvement. Jésus dit : Je suis le chemin, la vérité et la vie.La vérité se découvre au fur et à mesaure du chemin : la seule vérité c’est de marcher avec le Christ ». (François Boëdec, responsable de la Province Europe occidentale).
    « Prenez Seigneur et recevez toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté ; tout ce que j’ai et tout ce que je possède . Vous me l’avez donné, à vous Seigneur je le rends. Tout est vôtre, disposez-en selon votre entière volonté. Donnez-moi votre amour et votre grâce : celle-ci me suffit. » (Exercices 234)

La compagnie de Jésus, fondée le 15 août 1534 à Montmartre par Ignace de Loyola. Elle comprends aujourd’hui 17 000 membres présents dans le monde entier. Compagnon de Jésus, le jésuite est convaincu, à la suite d’Ignace, que Dieu se donne à trouver dans le monde d’aujourd’hui. Il consacre sa vie à cette recherche personnellement, mais aussi en aidant les autres à trouver Dieu en toutes choses. Il est un religieux, vivant en communauté, animé par la spiritualité d’Ignace, et dans un engagement apostolique.

La famille ignatienne
« Forte de dizaine de milliers de personnes dans le monde entier, la famille ignatienne est une galaxie rassemblant des jeunes et des moins jeunes, des prêtres, des religieux et des religieuses, mais aussi des laïcs, tous liés par une pédagogie dont les mots d’ordre sont la relecture, le discernement et l’accompagnement, à des moments charnières de la vie ou sur le long cours. » (Marie Lucie Kubacki – La Vie n°3974).
Elle comprend les Jésuites et les différentes congrégations féminines qui vivent de cette spiritualité ignatienne (les religieuses Xavières, les sœurs du Cénacle, Les sœurs Auxiliatrices, les Filles du St Esprit…), des groupes comme le Mouvement des cadres chrétiens (MCC), la communauté de Vie Chrétienne (CVX), le Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) et le réseau MAGIS, le Chemin Neuf…

Communauté de vie chrétienne ou cvx :
Au sein de petites équipes appelées « communautés locales », la CVX a pour projet d’aider chacun de ses membres à :

  • Discerner et approfondir sa vocation personnelle : les membres s’entrainent à reconnaitre dans leur vie la présence de Dieu et le dynamisme de l’Esprit. : Chacun peut mieux voir quels choix poser pour suivre davantage le Christ.
  • Se nourrir de la spiritualité ignatienne : Prière, relecture, permettent d’unifier sa vie dans toutes les dimensions concrètes : familiale, professionnelle, sociale, associative, politique…
  • Développer son action apostolique : les membres s’efforcent de répondre à l’appel du Christ pour l’annonce de l’Evangile, l’attention aux plus pauvres, l’action pour la libération et le développement « de tout l’homme et de tous les hommes ».
    Pour intégrer une Communauté locale, il est proposé de suivre un parcours de découverte, qui balise les différentes étapes, et fait découvrir la spiritualité ignatienne. Dans le Finistère il y a 7 communautés locales.

    Prendre contact avec la cvx Finistère

    Et aujourd’hui ? Le rassemblement de Marseille
    Toussaint 2021 : Il s’est passé 500 ans depuis que le boulet de canon qui fracassa la jambe d’Ignace, l’amena à réfléchir au sens de sa vie. Ce fut le point de départ d’un long chemin de guérison physique, mais aussi de prise de conscience qu’ être un homme d’action c’est bien, mais apprendre à se mettre à l’écoute de ce qui l’habite, découvrir qu’il est aimé par plus grand que lui, et que cet amour appelle une réponse, c’est une toute autre dimension, qui l’a conduit à une conversion de fond, à des rencontres fondatrices et qui aboutiront à la fondation de la Compagnie de Jésus.
    Marseille a accueilli le grand rassemblement de la famille ignatienne, « pour avancer au large », poser et réfléchir aux enjeux de notre monde, se retrouver et se mettre à) l’écoute d’ Esprit Saint. Au sein de ce we, la communauté Vie Chrétienne a tenu son congrès le dimanche sur le thème :Notre trésor commun, les Exercices spirituels et le défi écologique.